Il est situé 106 rue de Grenelle à Paris 7ème.
Cliquez ici pour connaître la composition de l’Orgue depuis 2014
Découvrez d’abord l’écrin (le magnifique Temple de Pentemont), puis le buffet, et enfin les entrailles de l’orgue Cavaillé-Coll (1846) – Fossaert (2014) sur le Prélude en ré mineur de F. Mendelssohn joué sur place juste après la restauration de l’instrument :
Livré en 1846, l’orgue est donc un instrument datant du tout début de la carrière d’Aristide Cavaillé-Coll (première manière). Il en reste très peu d’exemplaires au monde.
Son magnifique buffet, originalement placé de face à la nef est, pour sa part, une création de Victor Baltard.
La composition d’origine comportait 21 jeux de conception romantique, sur 2 claviers/pédalier :
Grand Orgue : Bourdon 16’, Montre 8’, Grosse flûte 8’, Salicional 8’, Flûte harmonique 8’, Prestant 4’,
Flûte octaviante 4′, Nasard , Doublette 2’, Trompette, Clairon.
Récit expressif : Flûte traversière 8’, Gambe 8’, Flûte octaviante 4’, Octavin 2’, Trompette, Cor Anglais 8’.
Pédale : Contrebasse 16’, Violoncelle 8’, Basson 16’, Basson 8’.
Après avoir subi de nombreuses transformations plus ou moins malheureuses en plus d’un siècle, l’originalité historique de l’instrument n’apparaissait plus qu’en filigrane, l’orgue ayant été anarchiquement agrandi et de plus en plus « baroquisé ».
Un mécénat privé a permis, sur une période de 28 mois entre 2012 et 2014, la reconstruction de l’orgue de Pentemont par la Manufacture d’Orgues Yves Fossaert, en partenariat avec les facteurs d’orgues Pellerin et Uys. Tous les éléments de Cavaillé-Coll encore disponibles ont été restaurés.
L’orgue est passé de 3 à 4 plans sonores avec l’ajout d’un troisième clavier.
L’instrument est à présent doté de 14 cuillers d’appels (anches, mixtures, 4 accouplements dont 1 en 16’, 4 tirasses dont 1 en 4’), permettant à l’organiste d’être autonome dans ses changements de registrations en cours de jeu, sans pour autant qu’il eût été nécessaire de doter cet instrument ancien d’un anachronique combinateur malgré ses 36 registres, permettant ainsi de conserver mécanique le tirage de jeux.
Bien entendu, le tirage des notes est lui aussi resté entièrement mécanique, nécessitant alors une Machine Barker (ensemble pneumatique qui permet aux divers accouplements de claviers sur le clavier principal d’être suffisamment allégés pour que les organistes puissent les utiliser tous ensemble). Bien que la place pour une telle machine fût disponible dès l’origine, l’orgue n’en avait jamais été doté auparavant. Peut-être Cavaillé-Coll avait-il initialement prévu déjà 3 claviers, sans en avoir obtenu le financement ? En tout cas, la charpente de l’instrument le permettait.
Concernant les matériaux sonores, la reconstitution s’est apparentée à un vrai travail archéologique, la tuyauterie originelle ayant été éparpillée dans tout l’orgue (beaucoup de tuyaux avaient changé d’affectation sans scrupules) et bon nombre de tuyaux étaient considérablement raccourcis. Sur cette base, les anciens jeux encore partiellement disponibles ont été réhabilités et complétés et un bon tiers de jeux neufs a permis de doter le nouvel orgue de 35 jeux répartis sur 36 registres, dans la continuité d’un instrument romantique. Cohabitent également des jeux neufs plus baroques (mutation, mixtures, cromorne) afin de permettre l’interprétation de la musique de J.S. Bach entre autres, en cohérence avec les compositions des premiers orgues de Cavaillé-Coll qui, tout en étant déjà romantiques, conservaient des sonorités plus anciennes de façon parfaitement homogène.
Composition sonore actuelle :
Ainsi, l’orgue de Pentemont entièrement restauré retrouve-t-il sa couleur romantique originelle, tout en restant parfaitement polyvalent pour l’interprétation de quasiment tout le répertoire.